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Conseils en
astrophotographie


Petits conseils sur l'astrophotographie
pour les nuls (ou  amateurs débutants)



Photographier un corps céleste présente de nombreuses difficultés à cause de la distance qui nous sépare de lui, mais surtout à cause de notre atmosphère. En effet, dans l’espace la lumière se déplace de manière rectilinéaire et aucune particule ne vient perturber sa course, mais ce n’est plus le cas lorsqu’elle rentre dans notre atmosphère. Voici les différents phénomènes qui influent sur la qualité de nos clichés :

• La pollution lumineuse (light pollution) et la lueur de l’air ou airglow en anglais

• La transparence et l’extinction atmosphérique

• La dispersion atmosphérique

• Les turbulences (atmosphériques, locales et instrumentales)

Le mieux est de s'éloigner des centre ville. 
Pour vous aider à trouver une zone sans pollution lumineuse, voici le lien vers la carte de cette dernière Carte pollution lumineuse



L’INFLUENCE DE L’AIR ET SA QUALITE


Les autres phénomènes dépendent de nombreux facteurs, mais ils ont tous une chose en commun : l’air. En effet, plus la lumière traverse une grande quantité d’air et plus le résultat sera mauvais et inversement. Mais comment réduire la quantité d’air qui nous sépare de notre sujet ?

Eh bien, c’est très simple, tout dépend de l’élévation du sujet dans le ciel et de l’altitude à laquelle vous êtes situé. Par exemple, si vous photographiez un sujet situé à l’horizon, la lumière traverse environ 40 fois plus d’air que si vous le photographiez au zénith ! Il est donc fortement conseillé de photographier la lune lorsqu’elle est haute dans le ciel. Le résultat sera nettement meilleur.

Votre altitude a moins d’influence que l’élévation du sujet, mais son impact n’est pas négligeable pour autant. Plus on monte en altitude et plus la densité de l’air diminue (et inversement) et c’est pour cette raison que les observatoires sont souvent placés en haute altitude.

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LE MOUVEMENT DE L’AIR


Lorsque les mouvements de l’air sont chaotiques, on parle de turbulences atmosphériques et ce phénomène fait onduler nos sujets ce qui réduit la netteté de nos images. Pour vous aider à visualiser cet effet sur nos clichés, je vous ai réalisé une courte vidéo. En suivant les conseils donnés précédemment (photographier le sujet quand il est haut dans le ciel et monter en altitude), vous réduirez l’impact des turbulences sur vos photographies. Mais le terrain peut également améliorer ou détériorer le rendu de vos clichés. En effet, la présence de montagnes et de collines influe sur les mouvements de l’air et la rend turbulente. Cependant, en haute montagne, la densité de l’air diminue ce qui réduit l’impact des turbulences. Dans l’idéal, on s’oriente donc soit vers une zone très plate, soit vers une zone très élevée. D’autres facteurs influent sur les turbulences (comme la température de l’air) et je vous invite donc à refaire régulièrement des photos, car certains soirs vous donneront de meilleurs résultats que d’autres.

Astuce : en astrophotographie, on appelle la mesure des turbulences atmosphériques le « seeing » et il permet d’estimer la qualité optique du ciel.

Sachez également qu’il existe des courants d’air rapide que l’on appelle des courants-jets (ou jet stream en anglais) généralement situés entre 7 et 16 km au-dessus du niveau de la mer. Lorsque vous débutez en astrophotographie lunaire, vous n’avez pas besoin de vous préoccuper de ce phénomène, mais il est intéressant de noter qu’il influe lui aussi sur la qualité de nos clichés.

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LE CYCLE LUNAIRE ET LE TERMINATEUR


Depuis la terre, nous observons toujours la même face de la lune, mais la portion de la face visible éclairée par le soleil varie. Tous les 29 jours, 12 heures et 44 minutes, la lune effectue un cycle complet que l’on appelle une lunaison. Et pendant ce cycle, on distingue 8 phases différentes :

• Nouvelle lune

• Premier croissant

• Premier quartier

• Gibbeuse croissante

• Pleine lune

• Gibbeuse décroissante

• Dernier quartier

• Dernier croissant

On dit que la lune est croissante pendant les quatre premières phases et décroissante pendant les quatre dernières phases.

La ligne fictive qui sépare les faces éclairées et non éclairées d’un corps céleste est appelée le terminateur. Et c’est proche de ce dernier que les détails et cratères ressortent le plus. Mon conseil est donc de photographier la lune à différents moments afin d’obtenir des rendus variés et de faire ressortir différents cratères et détails.

cycle lunaire

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LES REGLAGES


Voici quelques bases d'astrophotographie.


• L’exposition

• L’ouverture

• La vitesse d’obturation

• La sensibilité ISO

• L’indice de lumination et la correction d’exposition

• La dynamique

• L’histogramme


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LES REGLAGES POUR PHOTOGRAPHIER LA LUNE


• Mode manuel

• De préférence en RAW (mais on peut également faire en JPG)

• Balance des blancs : Lumière du jour ou automatique

• Mettez votre objectif sur sa longueur focale la plus élevée s’il s’agit d’un zoom (sur le 150-600, je mets règle donc l’objectif à 600 mm).

• Réglez votre objectif sur l’ouverture qui produit les images les plus nettes (f/8 sur le 150-600)

• Réglez la vitesse d’obturation entre 1/100s et 1/400s

• Réglez la sensibilité ISO de manière à obtenir une photo bien exposée



L’OUVERTURE OPTIMALE


Pour trouver l’ouverture optimale de votre objectif, je vous invite à faire des tests de jour sur un sujet statique, éloigné et détaillé. Mettez votre appareil sur trépied en mode priorité à l’ouverture et faites une série de photos à la sensibilité ISO minimale native de votre appareil en faisant varier l’ouverture.

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L’EXPOSITION

Commencez par mettre votre objectif sur son ouverture optimale et réglez ensuite la vitesse d’obturation entre 1/100s et 1/400s. La vitesse à utiliser va dépendre du matériel dont vous disposez. Je vous conseille donc de faire des séries de tests avec différentes vitesses afin de voir ce qui fonctionne le mieux. Plus la vitesse d’obturation sera lente et plus vous récupérerez de lumière ce qui aura pour effet de réduire le bruit, mais les risques d’avoir du flou de bouger augmentent également. Il faut donc trouver la vitesse la plus lente possible avec laquelle la majorité de vos photos sont nettes. Pour ma part, j’utilise généralement 1/200s avec le 550D et le Tamron SP 150-600 G2.

Ensuite, réglez la sensibilité ISO de manière à obtenir des images claires, mais sans zones surexposées. Vous pouvez vous aider de l’histogramme de votre appareil, mais sachez qu’il peut manquer de précision en astrophotographie lunaire. Je vous conseille donc de juger à l’oeil l’exposition de votre cliché et si vous pensez qu’une zone est peut-être surexposée, baissez un peu l’exposition en diminuant la sensibilité ISO.


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LA MISE AU POINT


Une mise au point réussie est essentielle en astrophotographie lunaire et il faut donc prendre le temps pour la faire correctement.

Vous avez deux solutions pour réussir la mise au point :

• La faire manuellement en utilisant le zoom numérique X10 de votre appareil

• Faire une mise au point automatique

Personnellement, je trouve que la mise au point automatique est généralement la meilleure solution, mais si vous utilisez un reflex, utilisez le mode liveview (écran arrière) de votre appareil.

Un reflex dispose de deux systèmes autofocus (AF) distincts et c’est celui qui est utilisé en mode liveview qui vous donnera les meilleurs résultats pour ce type de photographie. Mais les hybrides utilisent le même système AF dans les deux modes et vous pouvez donc utiliser le viseur si vous préférez. Une fois que vous avez fait votre mise au point, pensez à désactiver l’autofocus de votre objectif.


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LE NOMBRE DE CLICHES


Les turbulences atmosphériques, vibrations et rafales influent fortement sur la netteté des clichés et je vous conseille donc de prendre beaucoup de photos (au moins quelques dizaines ou des centaines si vous faites des empilements). Ainsi, vous pourrez comparer vos clichés dans Lightroom et sélectionnez celle qui est la plus nette. Ce processus simple peut souvent augmenter sensiblement le niveau de détail de votre image et il ne faut donc pas hésiter à le faire.

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LE TRAITEMENT


En suivant les conseils donnés précédemment, vous pourrez obtenir des clichés de bonne qualité même avec du matériel relativement modeste. Après avoir sélectionné l’image la plus nette, vous pourrez ensuite faire quelques réglages simples dans Lightroom pour optimiser le rendu de votre image (recadrage, balance des blancs, netteté, réduction de bruit, etc.).

Capturer l instant présent

Un chapitre de "Capturer l'instant présent"
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